Jeudi matin nous quittons la maison de Lisa, avec un petit pincement au coeur, direction le loueur de voiture pour rendre la Corrola. Après inspection, on nous dépose à l'aéroport où nous attend un nouveau véhicule. Cette fois ci nous avons choisi une voiture plus grosse, une asx Mitsubishi, car si jusque là nous avons toujours été surclasses, vu la route que l'on envisage, nous n'avons pas voulu prendre de risque.

Arrivés au comptoir, le loueur nous annonce (petits chanceux que nous sommes!) Que nous sommes surclasses et que nous roulerons en Outlander 4WD.

Guillaume est un peu paniqué et s'inquiète de la consommation de la voiture. Le loueur nous rassure, de route façon on n'a pas le choix! 

Nous prenons la route vers Port Augusta, ensuite nous verrons bien.

Nous nous engageons les routes de plaines et sillonnons ainsi les immenses champs de blé dont la récolte est interrompue par la pluie de la veille. Nous nous arrêtons pour la nuit à Melrose, où nous dormons chez Donna qui tient un bed & breakfast dans une ancienne banque. 

Nous enterinons notre décision d'aller à Uluru le lendemain matin en dégustant nos oeufs au bacon en terrasse. Comme nous ne savons pas exactement ce qui nous attend sur la route, nous faisons une halte à Port Augusta pour acheter 2 bidons de 10 litres d'eau, des moustiquaires et un duvet. 

A nous la liberté maintenant!

Pour notre première étape nous visons Glendambo, mais comme il est encore tôt nous continuons de rouler jusqu'à Coober Pedy où nous arrivons à 19h.

Il faut voir cette ville au moins une fois dans sa vie! C'est très étrange. Comment décrire cela: un immense cimetière de vieilles mécaniques abandonnées entre des tas de pierres, plus ou moins gros, dont on voit sortir ici ou là des cheminées et des antennes télé, le tout traversé par la rue principale où s'alignent approximativement commerces, stations services, motels, etc.

Comme le logement à Uluru est cher, nous décidons de dormir dans la voiture pour la modique somme de 39$, sans la douche! Heureusement, il y a une piscine (dans un vieux solo tour) qui nous permet de nous rafraîchir, car encore à cette heure-ci il fait 30 degrés. 

Le lendemain nous visons Erldunda, où nous passons une nouvelle nuit dans la voiture, cette fois-ci pour 28$ et nous avons la douche plus la piscine! Un orage éclate à 19h qui fait chuter la température de 15 degrés. Un bonheur!

Samedi nous arrivons à Uluru, où plus exactement Ayers Rock (Uluru est le nom du site sacré uniquement), sans avoir rien réservé. Du coup, ce sera 3 nuits de plus dans la voiture! (Merci le surclassement!)


Pour le premier soir, Guillaume choisit le point de vue le plus éloigné qui est avant tout privilégié pour le lever. Cela nous permet de faire un petit repérage pour le lendemain, car il y a quand même 20km à parcourir (avec le risque de croiser dingos et kangourous!)

Le ciel est couvert une demie heure avant le coucher du soleil, il fait déjà sombre. Malgré la beauté du site nous sommes un peu triste, mais quelques minutes avant l'heure annoncée de coucher, le soleil à l'horizon passe sous les nuages et là... C'est féerique. Nous ne savons plus si nous assistons au lever ou au coucher du soleil. C'est magique.

Nous rejoignons notre voiture dans la nuit noire et nous installons pour notre troisième nuit en voiture, à 22 degrés cette fois.

4h30, le réveil sonne. Après une courte nuit peu reposante, un café et des noodles et on repart au point de vue de la veille. C'est la foule des grands soirs, il y a un monde de fou. La contemplation du "rocher" est distraite par la "contemplation" des gens qui viennent devant, font un selfie et reparte sans meme un regard pour Uluru. 

A 7h30 on se rend au parking de Mala pour la marche de 2h avec un ranger. Il fait déjà 30 degrés et ça commence à 8h. Tant pis, on part sans lui! Grand bien nous a pris, cela nous a permis d'aller et nous poser à notre guise, surtout qu'à notre retour, à 9h30, il fait déjà 37 degrés. 

Nous décidons d'aller magasiner dans les petites boutiques d'art aborigène made in China et faisons quelques courses vivrières. De retour au camping, nous dejeunons. Puis piscine, sieste, piscine. 

A 17h une douche et dîner, car à 18h direction le point de vue, cette fois celui privilégié pour le coucher du soleil. Encore de la foule mais nous en faisons abstraction et nous concentrons sur la beauté du site. 

Lors de notre visite au centre culturel aborigène, un panneau expliquait que la chose à faire à Uluru est d'écouter. Et de fait, en regardant ce monument fixement et intensément, nous avons l'impression qu'il nous raconte une histoire. Nous pourrions rester là des heures à le contempler.

C'est juste un rocher posé au milieu de nulle part que le soleil et les différentes saisons transforment en théâtre perpétuel. 

A 20h nous rentrons au camping avec encore des étoiles plein les yeux. Il fait encore 35 degrés. A minuit il fait encore 30 degrés, c'est intenable. Le reste de la nuit s'annonce compliqué. A trois dans le coffre de la voiture, c'est l'enfer. 

Tant pis pour les moustiques et autres bestioles, on ouvre les portières pour faire courant d'air. Guillaume s'écroule à 2h du matin.

4h30, le réveil sonne. Pas la peine de dire dans quel état nous sommes! Café, noodles et nous voilà partis en direction du point de vue du coucher de la veille. Il y a beaucoup moins de monde. Dès que les premières lueurs eclairent Uluru, la mauvaise nuit est oubliée. 

9h30, retour au camping, il fait déjà 32 degrés. Guillaume accompagne Sacha à l'aire de jeux pendant que Doriane essaye de récupérer une heure de sommeil dans la voiture. 10h30, Doriane vient remplacer Guillaume mais il fait déjà trop chaud pour qu'il fasse la sieste à son tour. Ce sera courses, déjeuner puis piscine au programme aujourd'hui! 

Les places sur les transats autour de la piscine sont chères ( surtout il n'y a que 5 transats!) mais nous arrivons à en avoir 2. Guillaume et Sacha s'offre le luxe d'une sieste de 2h au bord de la piscine. Il était temps, Guillaume commençait à avoir la tête des mauvais jours!

17h, il fait 40 degrés. Un orage monte, tout comme notre joie (d'avoir un peu de fraîcheur!) et le mécontentement des nouveaux arrivés du jours. Nous sommes finalement assez peu nombreux à rester 3 jours. 

Doriane prépare le repas pendant que Guillaume prépare la voiture en prévison de la pluie. 17h30 c'est le déluge. La cuisine, un toit posé sur 4 poteaux, est balayée par le vent et la pluie. 2 tables derrières les frigos sont à peu près épargnées, juste ce qu'il faut pour dîner!

C'est reparti pour le point de vue du premier soir, Guillaume le préfère car le ciel noir de l'orage sur l'Outback est magnifique. Une demie heure avant le coucher du soleil la brume monte, du coup on remonte en voiture et on change de point de vue, on décide de s'arrêter un peu avant le point de vue du matin. Nous ne sommes que tous les 3, sans personnes, avec Uluru. C'est magique.

20h, retour au camping. Une douche et au lit. Le thermomètre affiche 20 degrés, le bonheur!

Mardi 4h30, Guillaume fait chauffer de l'eau avant de prendre la route en direction du Sud. Quelques kilomètres plus loin nous nous arrêtons sur le bord de la route pour petit dejeuner et contempler un dernier lever de soleil majestueux sur Uluru. 

Ensuite, non sans un petit pincement au coeur, nous prenons la route du retour, direction Coober Pedy, où nous (nous sommes offert le luxe) avons réservé une nuit dans une maison troglodyte. Guillaume appréhende un peu la route car cela fait 750km en une journée, plus la monotonie de la route et surtout la fatigue accumulée. Mais finalement non. Les paysages nous emerveillent autant qu'à l'aller et la présence de vaches, moutons et emeus sur les accotements prêts à traverser ou traversant, plus les lézards prétentieux qui ne bougent pas et nous obligent à slalomer nous maintiennent attentifs et obligent à une vigilance accrue. 

Après une pause dejeuner à Marla, il est 16h quand nous arrivons à Coober Pedy. Avant de faire un peu de tourisme nous découvrons notre chambre d'hôte. Bonheur: il fait 40 degrés à l'extérieur, 20 dedans! Guillaume ne veut plus sortir! Il fait une lessive et s'écroule dans le canapé. Pour notre réconfort, il y a même un jacuzzi! Vous devinerez aisément l'émotion que nous avons eu en découvrant nos lits !

Mercredi matin, grasse matinée, réveil 9h, sachant que l'on doit liberer les lieux pour 10h. Un couple de Suisse qui occupe la chambre voisine est déjà attablé. Nous nous joignons à eux et attaquons un petit déjeuner de roi. Suzanne, la propriétaire de ce lieu charmant, vient voir si tout se passe bien. Nous regardons l'heure, il est déjà 11h. Nous nous hatons de ramasser nos affaires et abregeons ce petit déjeuner en agréable compagnie. Avant de quitter cette ville mythique nous visitons les 3 églises troglodytes qu'elle possède et nous offrons un dernier petit tour de "centre ville"!

Pour déjeuner nous nous arrêtons à Glendambo, connue pour son célèbre panneau indiquant plus de mouches et de moutons que d'habitants (2 00 000 000 de mouches, 22 000 moutons et 30 habitants!) C'est l'occasion pour nous de nous offrir notre premier repas dans un roadhouse. 

L'heure du service est passée mais la serveuse nous sert de bonne grâce dans la salle (vieillotte et deserte) climatisée. 

En passant Port Augusta on fait quelques courses et direction Melrose, chez Donna, où nous avions dormi à l'aller. Il est grand temps d'arriver, 19h passée, les kangourous sont de sortie. Nous nous garons devant l'ancienne banque à 19h45. Tout est fermé. Moment de solitude et d'angoisse. Un touriste nous conseille d'appeler le numéro inscrit sur la porte. Après tout ! Ouf, Donna est bien là! Doriane et elle entament la discussion dans la cuisine comme 2 copines, tout en préparant le dîner. Les Australiens sont d'une telle gentillesse. 


Voilà notre périple Adelaide-Uluru bouclé en 7 jours 6 nuits, 3200km de paysages inoubliables dans l'Outback et des souvenirs plein la tête.